Au 1er janvier prochain, dans le cadre du projet Sifac (système d'information financier), sept universités et le Cnam vont basculer leur gestion comptable sur un nouveau progiciel de gestion intégré (PGI), signé SAP : le CNAM, Lille 3, Nancy 1 et Nancy 2, Nantes, Paris 6, Paris 7 et Rennes 1. A l'issue d'un appel d'offres, l'Amue (l'agence de mutualisation des universités et des établissements d'enseignement supérieur et de recherche), qui pilote ce projet, a en effet retenu la solution de gestion comptable et financière de SAP pour équiper les universités françaises qui veulent renouveler leur système d'information. Les prestations de services associées sont assurées par l'intégrateur Steria, avec Accenture. Evoquant en toile de fond la perspective de l'autonomie renforcée des universités (un projet de loi se prépare), Jean-Pierre Finance, premier vice-président de la conférence des présidents d'université a souligné, lors d'une conférence de presse à la Sorbonne, « la nécessité impérieuse de disposer dans les meilleurs délais d'un système d'information pour maîtriser les leviers comptables permettant de mener de nouvelles actions et, surtout, de disposer d'outils de pilotage. » D'autres universités vont emboîter le pas aux huit établissements qui ont choisi de se lancer les premiers dans la migration. « Des déploiements industriels se feront à partir de 2009 », a précisé Michel Lussault, président de l'Amue. Trois vagues sont prévues. Un coût consolidé de 19 millions d'euros D'ici à 2012, quatre-vingts établissements vont rejoindre le projet Sifac. « Le coût consolidé sera de 19 millions d'euros », a indiqué Jacques Bernard, directeur de l'Amue en précisant que 11 millions d'euros seront financés par le fond de réserve constitué par l'agence de mutualisation et que les huit autres millions seront à la charge des établissements, se répartissant entre l'achat de la licence et la redevance annuelle. Le directeur de l'Amue estime que, par la suite, d'autres universités devraient également faire le même choix. De son côté, Michel Lussault commente la nécessité d'un nouveau système de gestion en rappelant que les partenariats entre les établissements et toutes sortes d'opérateurs imposent de se connecter aux autres systèmes d'information, ainsi qu'à ceux de l'Etat. Les capacités d'interfaçage de SAP ont pesé dans la décision. « Les établissements connaissent très mal leurs coûts », a par ailleurs rappelé Pierre Dumaz, président de l'association des agents comptables d'université, illustrant l'importance de disposer d'outils de comptabilité analytique. La loi organique oblige notamment à quantifier par rapport à des objectifs. Limiter les coûts de déploiements Enfin, la démarche proposée par Steria a également compté dans le choix effectué par l'Amue. Pour réduire les coûts de déploiement, l'intégrateur a proposé de capitaliser sur des développements déjà réalisés, notamment pour les modules de gestion des marchés publics et de mission des agents. Il a également été décidé un paramétrage commun à l'ensemble des universités avant le déploiement. Ce paramétrage a été réalisé au cours d'ateliers (160 personnes de 17 universités y ont participé deux jours par semaine pendant six mois) et il n'empêchera pas chaque établissement de respecter ses spécificités d'organisation.